Les danses

Dans les années 1970, quelques jeunes Marquisiens d’exception ont voulu retrouver « une âme » et ont entrepris à travers l’archipel un remarquable travail de collecte auprès des anciens : mémoire des légendes, gestes, rythmes, danses. La danse renaît, avec elle l’enthousiasme des nouvelles générations qui trouvent là un terrain idéal pour exprimer leur fierté d’être.

Présentation

Les danses des îles Marquises sont très anciennes et peu documentées. Les Marquisiens croient que leurs danses ont été transmises par les dieux et les ancêtres, et qu'elles sont donc sacrées et intemporelles. Il est généralement admis que la danse a toujours été un élément important de la culture marquisienne, utilisée pour célébrer les événements importants de la vie tels que les naissances, les mariages et les funérailles. Les danses ont également été utilisées pour exprimer des émotions telles que la joie, la tristesse, la colère et la passion. Les premiers voyageurs européens qui ont visité les îles Marquises ont rapporté avoir été impressionnés par la beauté et la complexité des danses locales. Cependant, au fil du temps, la culture marquisienne a été influencée par les cultures européennes et asiatiques, ce qui a entraîné une évolution de la danse traditionnelle. Aujourd'hui, la danse marquisienne est considérée comme un élément important de l'identité culturelle des îles Marquises. Elle est enseignée dans les écoles et est présente dans de nombreuses cérémonies et festivals locaux. Ces danses ont été transmises de génération en génération par des maîtres danseurs et ont évolué au fil du temps en fonction des influences culturelles et des contextes sociaux. Aujourd'hui, les danses traditionnelles sont encore pratiquées et préservées par les Marquisiens, qui considèrent leur patrimoine culturel comme une source de fierté et d'identité.

HAHI ou MAVE

Cri qui annonce l’arrivée des danseurs et qui est en même temps un accueil

Le “Mave” ou “Maeve” est un cri collectif émis par des hommes ou des femmes des îles Marquises pour annoncer leur arrivée lors d’événements importants. Ce cri est souvent accompagné de mouvements de gestes de bras élaborés et de percussions rythmiques, et a pour but d’accueillir les invités et les membres de la communauté présents.

Le “Mave” est une tradition importante dans la culture marquisienne et est considéré comme un moment fort des danses traditionnelles. Cela souligne leur fierté d’appartenir à une communauté riche en traditions et en histoire.
Les visiteurs qui assistent à ces événements sont souvent impressionnés par la puissance et l’énergie du “Mave” et se sentent immédiatement immergés dans la culture vibrante et authentique des îles Marquises.

Crédit photo : Miss Marquises

HIMENE APU’U

Un chant d’accueil entonné à chaque début de rassemblement, qui peut varier d’un chant à un Tapatapa

Le “Himene Apu’u” est un chant d’accueil entonné au début de chaque rassemblement, qu’il s’agisse de cérémonies, de fêtes ou d’autres événements communautaires importants. Il peut prendre la forme d’un chant ou d’une danse chantée appelée “Tapatapa“, et les paroles sont souvent en rapport avec l’objet de l’événement ou le contexte dans lequel il se produit. Le “Himene Apu’u” est considéré comme une partie essentielle de la culture marquisienne, symbolisant l’unité et la solidarité de la communauté.

Crédit photo : Tahiti Nui Télévision

HAKA MANU

Le Haka Manu est une danse traditionnelle qui imite la chasse aux oiseaux, une activité de subsistance importante pour la communauté. Cette danse est caractérisée par des mouvements vigoureux, des chants rythmiques et des costumes traditionnels. Elle exprime la connexion des Marquisiens avec la nature et leur dépendance des ressources naturelles pour leur subsistance.
A l’origine, cette danse était exécutée par des femmes ou des jeunes filles de la classe royale. Le Hakamanu est transmis de génération en génération.. Alors la danse est ouverte à tous et les hommes sont capables de l’interpréter.
Cette danse met en valeur l’oiseau sacré, te manu en mimant son envol. Elle insiste sur la majesté et la liberté de l’oiseau qui survole le monde. Mais par ses mouvements sensuels, l’oiseau dégage de l’amour, une douceur féminine et une certaine pureté.
Elle fut interdite un long moment par les missionnaires car jugée impudique et vulgaire. Elle est le symbole de l’amour, de la vie sur la Terre des Hommes.
Elle peut, aujourd’hui, être exécutée par les hommes. On appelle alors cette danse le Hakapahaka (originaire de Fatu Hiva.)

Crédit photo : Miss marquises

MAHA’U

Danse réservée aux hommes. Elle fut interdite par les missionnaires à cause de ses connotations érotiques et du râle particulier émis par les danseurs.

Le Maha’u est une danse traditionnelle connue sous le nom de “danse du cochon”. Cette danse est réalisée en l’honneur du cochon, un animal important pour les Marquisiens en tant que source de nourriture et d’offrandes sacrées. Le Maha’u n’est pas accompagné par la percussion, il est chanté.
La danse du cochon se danse sur le rythme de la vie (le bain, coprah, monter sur le cheval, hakai te puaka, bagarre entre cochon Ketuketu, ou sinon le mâle qui caressé ses femelles…

MAHOHE

Ce chant est considéré comme une transition entre les chants de préparation et le début de la danse. Il est souvent accompagné de mouvements de danse doux et fluides qui préparent les danseurs pour la danse plus rythmique du Maha’u. C’est un moment important de la cérémonie du Maha’u qui permet aux danseurs et aux spectateurs de se préparer pour la danse à venir et de se connecter avec l’histoire et la culture des îles Marquises.

Danser uniquement par les hommes, par le passé les femmes n’étaient même pas présentes sur l’aire de danse, alors qu’aujourd’hui les règles sont moins strictes. Cette danse était interdite par les missionnaires, en raison du râle particulier émis par les hommes, pour les gestes particulièrement suggestifs et érotiques, ainsi que pour les mouvements jugés obscènes. On dit que quand la danse du cochon est bien dansée, les chiens se mettent à hurler.

Crédit photo : Polynésie la 1ère

HAIRO

Dansée par les hommes, elle est le moment pour exprimer railleries et moqueries.

Le Hairo est une danse vive et rythmée qui utilise des mouvements expressifs et des acrobaties pour captiver le public. Les danseurs peuvent également utiliser des objets tels que des bâtons ou des pierres pour ajouter de la dimension à leur performance. Bien que la danse puisse sembler agressive ou intimidante, elle est considérée comme une expression culturelle importante qui permet de libérer les tensions et de renforcer les liens sociaux entre les hommes des îles Marquises.

RUU ou RARI

Danse qui raconte l’histoire, les faits du jour qui sont liés ‘obligatoirement’ à l’événement célébré.
Les femmes dansent à genoux dans le but de calmer les esprits.

Cette danse est caractérisée par des mouvements fluides et gracieux, qui imitent les mouvements des oiseaux. Le Ruu ou le Rari est souvent accompagné de chants rythmiques et de percussions. Cette danse est considérée comme une expression de la beauté et de l’élégance des îles Marquises, ainsi que de leur lien étroit avec la nature et les animaux qui les entourent.

Crédit photo : Mes vadrouilles.piwigo

PUTU

Danse libre à l’invention qui accompagne les chants de bienvenue. Selon le thème choisi, la légende racontée, des gestes, de nouvelles figures chorégraphiques se créent. Elles incarnent des idées, produisent des images et c’est à ce pouvoir d’évocation qu’est jugé le talent des danseurs. chant accompagné de mouvements de danse. Traditionnellement, ce chant relatait des scènes de la vie quotidienne, scènes détournées par le recours à des noms d’insectes, d’animaux, de poissons ou d’oiseaux, de manière à ne pas permettre au commun des mortels de comprendre la teneur des propos.

Le Putu est une danse joyeuse et dynamique qui permet aux danseurs de s’exprimer librement et de montrer leur créativité. Les danseurs peuvent utiliser des mouvements de danse traditionnels, mais ils sont également encouragés à créer leurs propres mouvements pour exprimer leur personnalité et leur style unique.

Crédit photo : Le Voyage Continue.fr

HIO’O

Le Hio’o est une version du Rari, une danse traditionnelle des îles Marquises, qui a été introduite par les habitants de Nuku Hiva, l’une des îles principales de l’archipel. Cette danse est similaire au Rari, mais elle a des variations qui la distinguent de la version originale.

Le Hio’o célèbre la passation de la jeune fille à la adolescents et elle doit danser nue.

Crédit photo : Mes vadrouilles.piwigo

HAKA TOUA

Les premières danses guerrières remises au goût du jour en 1989 par Toti Teikiehuupoko, un danseur et chorégraphe marquisien. Cette danse est considérée comme une partie importante de la culture guerrière des îles Marquises, qui était autrefois utilisée pour se préparer à la bataille et pour intimider les ennemis.

Le Haka Toua se caractérise par des mouvements de corps vigoureux et énergiques, des cris puissants et des expressions faciales intenses. Les danseurs portent souvent des costumes traditionnels et des ornements de guerre, tels que des coquillages, des plumes et des os.

En remettant cette danse guerrière traditionnelle au goût du jour, Toti Teikiehuupoko a voulu rappeler aux gens l’importance de leur patrimoine culturel et de leur histoire en tant que peuple marquisien. Le Haka Toua est une danse très populaire dans les îles Marquises, souvent interprétée lors de cérémonies traditionnelles et de festivals culturels.

Crédit photo : Tahiti Agenda

RIKUHI

Le Rikuhi, également appelé “la clôture”, est une danse traditionnelle des îles Marquises qui marque la fin d’une cérémonie ou d’un événement.

Cette danse est souvent interprétée pour remercier les invités et les participants et exprimer le respect et la gratitude envers eux.

Les gestes du Rikuhi sont très importants et sont considérés comme un moyen de glorifier les invités d’honneur. Les danseurs effectuent des mouvements gracieux et fluides avec leurs bras et leurs mains pour exprimer la beauté et l’harmonie.

Le Rikuhi est une danse très respectée dans la culture marquisienne et est considérée comme une expression de la gratitude et de la générosité. Cette danse est souvent interprétée lors de mariages, de funérailles et d’autres événements importants dans la vie de la communauté marquisienne.

On remercie tout le monde et les gestes expriment le respect, voire la glorification. Les femmes sourient plus facilement car traditionnellement, dans les danses marquisiennes, les femmes doivent afficher une expression très réservée.

Il y a encore d’autres danses, comme le Pope, Uta, Pu’e… que nous détaillerons plus tard.

Crédit photo : Danee Hazama , Outremers360

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