PATUTIKI – LE TATOUAGE

À l'origine, le terme utilisé pour "se tatouer" était " Patu i te tiki ", qui signifie " Graver Tiki ". Aujourd'hui grâce à l'association PATUTIKI, représenté par Teiki HUUKENA, le tatouage marquisien ne mourra plus... Crédit photo : Association PATUTIKI

Présentation

L’origine du PATUTIKI Kikioani (nom d’une déesse à FATU HIVA) était la sœur de Hamatake'e, le dieu de la danse, de la musique et de l'art, et ensemble, ils ont enseigné aux habitants de l'île les arts et les techniques nécessaires pour la navigation en haute mer. Selon la tradition orale, elle  aurait également enseigné aux Marquisiens l'art du tatouage et aurait fourni aux tatoueurs les motifs et les outils nécessaires pour leur art.    Cette jeune femme était également considérée comme une protectrice des femmes enceintes, et on disait que les femmes enceintes devaient éviter les tatoueurs, car cela pouvait mettre en danger leur grossesse.  Kikioani est souvent représentée sous la forme d'une femme portant un costume de danse, et on dit qu'elle possède une grande connaissance de l'océan et des étoiles, ainsi qu'un pouvoir protecteur sur les navigateurs et les pêcheurs.  KIKIOANI ou IKIOANI  est considérée comme la protectrice et la patronne du tatouage dans la culture marquisienne. 

Un peu d’histoire

PATUTIKI était une pratique très importante pour les marquisiens, qui le considéraient comme un symbole de force, de virilité et de beauté.
Sur terre ou en mer, le tatouage était codifié. A bord des grandes pirogues traditionnelles, le tatouage symbolisait l’expérience et le rang des marquisiens. Certains tatouages peuvent également avoir des fonctions protectrices, comme la protection contre les mauvais esprits en mer.
Les tatoueurs (TUHUNA) étaient des artistes très respectés dans la société marquisienne, et leur art était considéré comme un don divin. On dit souvent que ces tatoueurs étaient les intermédiaires entre le monde des humains et celui des dieux.
Les ancêtres choisissaient soigneusement le moment, le lieu…
Le moment choisi était lié à la lune et se situait durant les périodes sèches, avant les récoltes de l’arbre à pain. Le lieu était choisi pour être un endroit secret, sacré et éloigné des zones de passage.

Quelle partie du corps etait tatouée en premier ?

Aux Marquises, le visage était la première du corps a être tatoué. Les tatouages du visage étaient souvent réservés aux membres les plus éminents et les plus respectés de la communauté, tels que les chefs, les guerriers et les prêtres.
La tête est le pôle de concentration du “mana” de chaque personne.
Dans la culture marquisienne, les tatouages faciaux étaient considérés comme un signe de statut social élevé et de courage. C’étaient aussi un moyen de communiquer des informations importantes sur la personne. Les motifs et les emplacements des tatouages sur le visage pouvaient indiquer le rang social, l’âge, la famille et même les exploits de la personne. C’est une façon de transmettre des informations importantes à d’autres membres de la communauté.
De nos jours, les tatouages sur le visage sont moins courants, car ils peuvent être perçus comme étant plus extrêmes et peuvent avoir des répercussions sur l’employabilité et les relations sociales. Cependant, il y a encore des gens qui choisissent de se faire tatouer le visage pour des raisons personnelles ou culturelles, en se basant souvent sur la signification symbolique des motifs et sur la tradition culturelle.

Crédit photo : Patutiki , l’art du tatouage des îles marquises

A partir de quel âge on commençait le tatouage ?

Chez les hommes, le tatouage commence généralement très tôt, vers l’âge de 14 ans. Il fallait généralement attendre la trentaine pour compléter leur panoplie de tatouages sur tout le corps.
Chez les femmes, le tatouage avait une vocation plus ornementale et destinée à la séduction. Les motifs sont donc dès l’origine plus localisés sur les parties charnues, comme un attrait sexuel plus élégant, une véritable parure.
Les filles étaient aussi tatouées vers l’âge de la puberté. Dans les temps anciens les femmes marquisiennes se tatouaient les lèvres, les mains, le pourtour des oreilles…
En fonction de leur rang, l’avant bras, le pied et le bas des jambes étaient aussi tatoués, tout cela pour augmenter leur séduction.

Crédit photo : Ludovic VERFAILLE

La pratique du tatouage et quelques motifs

De multiples liens unissent la pratique du tatouage à des considérations religieuses. Le tatouage avait un rôle propitiatoire, cela veut dire que le tatouage était réalisé dans le but de solliciter la protection d’une divinité.
La fonction du tatouage était sacrée et se composait d’une imbrication de codes et d’obligations, variables selon l’époque.
TIKI : est un demi-dieu considéré comme un protecteur du tatouage.
Il est en relation avec tout ce qui concerne les arts marquisiens. C’est à la fois une figure mythologique et un nom commun qui renvoie à des référents variés. Il est considéré comme un protecteur, Il véhicule la force et la masculinité et sert également de porte-bonheur, protégeant son porteur des dangers et des mauvais esprits.

Crédit photo: Codim.pf

ETUA

Signifie « Divin » et se rapporte à une représentation divine des ancêtres, les aïeux acquérant ce statut plusieurs siècles après leur mort sur terre. On retrouve ces Etua sous forme de Tiki (homme, Dieu ou homme-dieu) représenté dans de nombreuses sculptures, peintures, poteries. De plus, c’est l’un des motifs de tatouages les plus utilisés et destiné particulièrement aux prêtres.

Crédit photo : photo-tahiti.over-blog

IPU

Ce motif à plusieurs significations mais celui qui est le plus important est celui qui glorifie la vie.
Les marquisiens étaient fascinés par la naissance de la vie, un enfant qui naît, une plante qui germe, le soleil qui se lève à l’horizon.

Le ipu est un mot polynésien qui peut désigner un type de récipient traditionnel en forme de calebasse utilisé pour contenir des aliments, des boissons ou des objets précieux. Dans la culture marquisienne, les ipu étaient souvent utilisés pour stocker le kava, une boisson stimulante à base de racine de kava consommée lors de cérémonies et de rituels importants. Les ipu étaient également décorés de motifs et de sculptures, faisant d’eux des objets d’art et de cérémonie en plus d’être pratiques.
En d’autre terme le ‘ipu est une figure ayant la forme d’un anneau.

Crédit photo : Patutiki, livre

POKAA

Un motif en forme de haricot le plus largement employé par les marquisiens.

Crédit photo : Patutiki, livre

MATA

Bandeau porté par les hommes sur les yeux. Le terme a pour équivalent KIKOMATA et MATAMO’E. Le mot mata désigne l’extérieur d’une chose ,une face, le visage, l’œil. Dans le pacifique les étoiles furent comparées à des regards. D’après une légende, les marquisiens étaient persuadés que les âmes des morts étaient placées dans les étoiles et que chacun de ces astres en représentait une .

Crédit photo: Patutiki, livre

Les outils de tatouages marquisiens

À l’époque, le tatoueur utilisait un peigne à tatouer, appelé taa patutiki, qui était en forme de petite hache avec une lame dentelée en os, arête de poisson ou écaille de tortue. Le tatoueur utilisait également un maillet en bois appelé kouta patutiki pour frapper le peigne contre la peau. Le pigment utilisé était fabriqué à partir de suie de noix de coco diluée dans de l’huile de coco.
Le tatouage Marquisien traditionnel était un rituel collectif au cours duquel les jeunes hommes de la même génération étaient tatoués ensemble dans une petite construction en bambou recouverte de feuilles appelée « patiki ».

Crédit photo: Patutiki, livre

Quelle était la réalisation d’un tatouage marquisien ?

Avant le tatouage, une festivité était organisée pour les aînés de la famille et les amis du futur tatoué, au cours de laquelle ils buvaient une boisson stimulante appelée « kava ». Les femmes étaient exclues de la cérémonie. Le tatouage pouvait durer jusqu’à deux semaines voire deux mois maximum et était suivi d’une période de réclusion appelée « tapu ». Une fois le tatouage terminé, les tatoués rentraient chez eux et cachaient leur corps avec des feuilles et du suc pour mettre en valeur les tatouages. Après quelques semaines, une grande fête était organisée, pendant laquelle les motifs étaient enfin dévoilés devant tout le village.

Sur l’île de NUKU HIVA , le tatouage est plus qu’un luxe arbitraire. Il est à la fois un habillement, un langage,un insigne du pouvoir , un titre de gloire. Les guerriers s’en parent pour se donner un aspect redoutable et pour rappeler leur exploit.

Crédit photo : Marquises home blog

Quelques emplacements spécifique des motifs

KIKIPU : bandeau sur la bouche dans l’angle inférieur droit duquel se trouve un espace. Le terme kiki est composé de rouge , douleur cuisante sa forme voisine ki’i signifiant : peau écorce.

Crédit photo: Patutiki, livre

TIKI TAPU VAE

Un motif pour le pied son emplacement est important car il signifie le pas sacré ou la protection de la fertilité.

Crédit photo : Patutiki, livre

HANAU

Motif qui apparaît au niveau des reins et qui singnife ceinture de protection pour la fertilité d’une femme (

Crédit photo : Patutiki, livre

HOPE VEHINE

En général ce motif apparaît sur la cuisse ou la main.
Il signifie la capacité de la femme à donner la vie , ce motif designe la vie, la naissance. Il est destiné aux femmes

Crédit photo: Patutiki, livre

Les méthodes de guérison

Le processus de cicatrisation d’un tatouage peut prendre de 2 à 3 semaines, et peut être difficile en raison de la démangeaison intense et de la formation de croûtes. Il est recommandé d’hydrater et de cicatriser le tatouage avec des huiles végétales telles que l’huile de coco et l’huile d’argan, qui ont des propriétés cicatrisantes Un baume cicatrisant 100% naturel. Il est important de laisser le tatouage à l’air autant que possible pour faciliter la cicatrisation.

Vous pouvez également hydrater votre peau avec un Baume au Tamanu, 100% naturel, idéal pour garder votre peau hydratée et embellir votre tatouage.

Crédit photo: Boutique monoï de tahiti

Association Patutiki

Créée le 6 décembre 2016 par un groupe de marquisiens passionnés par leur culture, l’association avait à l’origine pour but de protéger et promouvoir l’art du tatouage traditionnel marquisien: le patutiki.

L’un des premiers projets de l’association fut la production du documentaire Patutiki, l’art du tatouage des îles Marquises.

La production de ce documentaire a permis à l’association de se pencher sur un projet de plus grande envergure: l’inscription du matatiki au patrimoine culturel immatériel français.

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